Couleurs de l'Altiplano - Argentine/Chili/Bolivie/Pérou (2013) - Les voyages du Ptit Malet
Couleurs de l'Altiplano
Du Noroeste argentin à Cuzco - 2013
Amérique
Couleurs de l'Altiplano
Décembre - janvier 2013

Introduction

Depuis plusieurs années, je songeais poser mes roues sur le continent américain. C'est chose faite depuis la fin de l'année 2012, deux mois à peine après mon retour de ce voyage bouleversant que fût ma traversée de l'Afrique centrale.
De Buenos Aires, je prendrai donc directement un bus pour Tucuman, dans le nord-ouest du pays, avant de rejoindre rapidement le nord Chili, puis de traverser les paysages grandioses du Sud Lipez puis du Salar d'Uyuni en Bolivie. Je rejoins donc Cuzco par le lac Titicaca, avant de m'installer sur Lima.

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Distance
2 680 km
Durée
38 jours
Point culminant
6 000 m
% de pistes
50 %
La carte du voyage
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Argentine (Nord-ouest)

Contreforts andins

En manque d'entrainement, joufflu et essoufflé à la moindre côte, le P'tit Malet nouveau est arrivé. Ou plutôt reparti ! Une petite semaine : c'est bien peu pour parcourir un pays qui s'étend sur plus de 4000 km du nord au sud. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de me concentrer sur le nord-ouest argentin.
Faisant fi du trafic dense et de l'autoroute dangereuse reliant l'aéroport au centre-ville, un rapide « city tour » dans les rues de Buenos Aires m'a permis de contempler et d'observer les multiples facettes de la capitale. Une capitale décontractée dans laquelle tout semble s'entremêler. Les grattes ciels imposants s'associent avec une architecture néoclassique de la fin du XIXe siècle ainsi qu'avec les nombreux espaces verts dans lesquels les porteños (habitants de la ville) aiment se prélasser ou faire leurs exercices quotidien. Buenos Aires est le symbole d'une Argentine dans laquelle se relie une mosaïque de peuples : descendants d'amérindiens, d'espagnols, d'italiens, ou encore d'allemands.
Le soir même, un bus très confortable m'emmène directement dans le nord-ouest du pays. L'appel de la montagne est trop envoutant pour y résister plus longtemps. Après 20 heures de bus, mon voyage débute par une ville quelconque : Tucuman. Les 30 kilomètres de plaine sur une 2 x 2 voies sont une mise en bouche avant une première longue et progressive montée jusqu'à mon premier col à 3000m d'altitude. La végétation dense se raréfie au fur et à mesure de la longue montée. Les travaux sur la route ont amoindri le trafic. La chaleur est étouffante. L'orage s'approche. La vallée très ventée qui me mène à Cafayate traverse vignobles et bodegas (le vin cogne un peu). L'asphalte se transforme alors en piste de taule ondulée, à travers des paysages de plus en plus arides parsemés de cactus. La vallée vallonnée vers la ville coloniale et touristique de Cachi est le premier étage de la longue montée du col d'Acay, situé à près de 5000m d'altitude. En quelques jours, ma peau est devenue aussi rouge que les magnifiques canyons de cette partie de la mythique route 40, qui traverse l'Argentine de part en part.

Le premier passage à ces altitudes est délicat. A partir de 4000m, je pousse souvent ma monture sur une piste parfois coupée par une rivière tumultueuse. Je franchis l'Abra Acay peu avant l'orage, épuisé. Je descends sur l'Altiplano argentin la nuit tombante. L'orage éclaire ma nuit. La foudre s'abat à l'horizon toute les trois secondes.
Le corps s'habitue rapidement à l'altitude. La piste de taule ondulée parcourt une zone désertique et plusieurs cols à plus de 4000m d'altitude pour arriver à la frontière chilienne. Sur ces plateaux arides, le vent imprévisible souffle souvent fort. Je campe à quelques kilomètres du poste frontière argentin, isolé au milieu de nulle part.
En près d'une semaine, je me suis senti en Argentine comme chez moi, et pas uniquement à cause du vin et du jambon/saucisson. Les Argentins sont très faciles d'accès, chaleureux et joviaux. C'est en sirotant une grande cerveza dans l'un des bars animés d'un village que l'on ressent cette ambiance exubérante. Dans ma tente, isolé au coeur de ce désert d'altitude, je ne peux m'empêcher de me dire que je retournerai plus longuement découvrir ce grand pays.

Chili (San Pedro de Atacama)

L'Atacama sans attendre

Après plus d'une semaine sur le vélo, j'ai déjà perdu mon bidon, cassé ma suspension, percé mon matelas autogonflant, et surtout cassé mon porte-bagages avant, que j'ai fixé tant bien que mal avec une vis et de la ficelle. Les pistes de taule ondulées ont achevé le travail effectué par les pistes congolaises. J'en ai parcouru près de 400 km. Il m'en reste près de 150 avant d'atteindre l'asphalte.
Le poste frontière chilien, isolé entre salars et volcans, au coeur de paysages multicolores, constitue le dernier point d'eau avant près de 150 km exceptionnels : salars, lagunes, volcans, flamants roses, lamas et vigognes parmi lesquels il fallait parfois me frayer un chemin. Je trouve ici plus de faune que je n'en ai aperçu lors de tout mon voyage en Afrique centrale ! J'aime ces paysages désertiques et colorés, ce ciel d'un bleu profond, cette impression d'immensité. L'altitude et ses sensations enivrantes m'avaient manqué. Le trafic est inexistant et les villages se raréfient.

Peut-être est aussi ce contraste avec l'afflux touristique dans la ville de San Pedro de Atacama qui m'écoeure de cet oasis situé au coeur du désert dans lequel je prends une nuit de repos. Ici, les locaux s'effacent complétement pour laisser l'entière expression à l'invasion touristique. J'aperçois la cohue au sommet de « la » dune de la vallée de la Luna, s'agitant pour mitrailler l'horizon de photos au coucher du soleil. Peut-être suis-je bercé par un élan de néo-romantisme et d'aventure solitaire qui me pousse vers la montagne, l'altitude, les grands espaces.

Bolivie (Lipez-Uyuni-La Paz)

Un Everest qui n'en est pas

« Tu as ton ticket ? (150 Bolivianos, soit 15 euros) »
Je fouille lentement mes bagages et y retire une à une mes affaires pour y chercher un ticket que je n'ai pas. « Ok, c'est bon, passe. » Le soir, je passerai le dernier chekpost à pas de velours. Je suis sorti du parc national, mais les paysages demeurent exceptionnels. Au coeur de paysages martiens, par plusieurs cols à plus de 4500 m d'altitude, je ne quitte pas du regard ces volcans aux neiges éternelles aussi majestueux qu'innombrables. Les pistes se multiplient. Le ballet incessant des 4x4 m'envoie son lot de poussière quotidienne. L'eau est rare et il me tarde de prendre une vraie douche. Je suis en Bolivie, au Sud Lipez, dans l'une des régions les plus scéniques que j'ai eu l'occasion à ce jour de parcourir à vélo. La présence humaine se réduit ici aux quelques dizaines, de touristes parcourant les pistes difficiles de la région. Sublime et austère à la fois.
Si les pistes de taule ondulées du Sud Lipez n'ont pas eu raison de mes jambes (je peux faire aisément 90 km par jour), elles ont eu raison une nouvelle fois de mon matériel. Mon porte-bagages avant cède une nouvelle fois. Cette fois, la casse est plus grave et je suis parvenu à maintenir une branche soutenant l'une de mes sacoches uniquement par du fil de fer et un élastique. Il me reste environ près de 800 km de pistes pour rejoindre La Paz.
En descendant sur l'Altiplano, je passe une nouvelle fois la frontière chilienne: « Je reviendrai dans deux jours ». Je compte monter mon Everest.

Avec ses 6175m d'altitude, la piste menant au volcan Aucanquilcha fait office d'Everest du cycliste. Encore peu connue, la piste tantôt sablonneuse, cahotante, et surtout très raide suit le tracé de cette ancienne mine de souffre abandonnée depuis 1993. Pourtant, quelques habitants subsistent au pied de ces mines à ciel ouvert. Les forts pourcentages mêlés à l'altitude m'obligent à pousser ma monture la plupart du temps. Après une nuit sous le blizzard à près de 5300 m d'altitude, je décide de poursuivre. Toutefois, après quelques kilomètres, la piste n'est plus carrossable et les éboulis à flanc de montagne rendent la montée périlleuse. Chaque faux pas risque de m'entrainer moi et mon vélo 600 mètres en contrebas. Je laisse donc ma monture dans une épingle à 5800m d'altitude. Appareil photo en poche et bidon à la main, je continue à pied. Le sommet me parait tout proche mais aucune piste ne semble y mener. Raisonnablement, sans pour autant souffrir de l'altitude, je m'arrête passé la barre des 6000 m (selon mes estimations). Je fais demi-tour. J'ai gagné ma journée. Le vent ne va pas tarder à se lever. Je crois que je peux supprimer l'Aucanquilcha de la liste des pistes carrossables. Finalement aucune piste cyclable aujourd'hui n'atteint les 6000m.
Je rejoins Ollague, petit village isolé avec le wifi sur la place centrale. Ainsi est le Chili.

Entre sel et ciel

« Qui es lo mejor ? » Dans un espagnol encore approximatif, je montre le portrait des deux libertadores, Sucre et Bolivar, qui est affiché dans ce bâtiment officiel à la frontière bolivienne. Partout où je passe, la réponse est unanime et tend vers ce dernier. Je peux comprendre ce sentiment d'affection envers ce personnage mystérieux et fascinant qu'est Simon Bolivar. L'image de romantique a façonné sa légende. Son rapprochement avec les idéaux des Lumières fait de lui un fervent idéaliste, allant jusqu'au bout de ses convictions, quitte à se retirer lorsque ses espoirs furent déçus. Cependant, son idéalisme certain ne doit pas faire oublier sa cruauté envers ceux qui le trahissaient. Finalement, et d'une certaine manière, Bolivar, c'est un peu l'inspirateur du Che, idéaliste et sanguinaire.
Les pistes sont toujours aussi mauvaises, particulièrement à l'approche du Salar de Uyuni. Cet immense désert de sel a acquis une renommée importante, et constitue un passage quasi-obligé pour un grand nombre de cyclo-voyageurs traversant le continent. La traversée à vélo est une expérience unique. Le blanc du sel semble se perdre dans un horizon infini et se confond avec le bleu profond du ciel d'altitude. Les touristes sont toujours nombreux, y compris en ce début de saison des pluies. Noël approche. Après la traversée de zones inhabitées et parfois touristiques, je veux m'immerger dans la culture locale. Mon parcours initial devait s'arrêter au pied du Parinacota, mais les pistes abîmées de la région de Coipasa ont eu raison de ma motivation. Ici, il me faut parfois couper à travers la pampa, traversant des villages désertés. C'est dans un petit village (Huachacalla) sans charme particulier, à l'écart des zones touristiques, que je passe un réveillon de Noël qui me restera en mémoire encore longtemps. Medardo tient un petit commerce sur la place centrale. Sa famille n'est pas des plus aisées, mais c'est pourtant avec elle que je passerai tranquillement Noël, autour d'un simple cake et d'un chocolat chaud partagés à l'approche de minuit. L'accueil est simple, mais chaleureux. Après plusieurs processions animées autour de la place centrale du village, la messe dans une magnifique église jésuite aux peintures encore remarquablement bien conservées (quelle fût ma surprise de voir un tel chef d'oeuvre en ce village pourtant sans attrait particulier !) a parachevé ma soirée.

De la paix à la Paz

La route menant à Oruro alterne entre asphalte et piste en travaux. Les ordures pullulent sur plus d'une dizaine de kilomètres. Vision d'horreur d'une Bolivie bien loin de ses joyaux touristiques. Le pays est à ce jour le moins développé des pays sud-américains. Si le coût de la vie est une aubaine pour le visiteur européen, il est une chimère pour les populations locales.
Cette partie de l'Altiplano est monotone, et le temps se couvre, laissant la place à quelques averses de grêle. Le vent souffle de face et c'est dans un trafic infernal et sur une route dangereuse que j'effectue les 200 derniers kilomètres pour La Paz. Je suis couvert de boue. Le repos vient à temps. Aussi, je passe près d'une semaine dans la capitale bolivienne à passer le Nouvel an avec Anne et Jérôme, à la tête d'une agence spécialisée dans les voyages d'aventure : Thaki. Avec moins de deux millions d'habitants étagés entre 3300 et 4100m d'altitude, La Paz est une ville tranquille qui dispose de vue magnifiques sur les cimes environnantes (dont l'Illimani). Les marchés traditionnels sont parcouru par les boliviennes au chapeau-melon, natte, et jupons traditionnels aussi bien que par une population locale occidentalisée. Au milieu de ce brouhaha, l'on y trouve de tout. Les fast-food de poulet côtoient les restaurants plus locaux dans un décor entremêlé de larges avenues bouchonnées et de ruelles pavées, de grattes ciels et de maisons coloniales colorées laissées à l'abandon au balcon de style andalou. Cette profusion de mélange me plait beaucoup.
J'abandonne mes projets de descendre dans les Yungas pour remonter à vélo la route de la Mort (la soi-disant route la plus dangereuse du monde, expression marketing à des buts touristiques), La saison des pluies à ses caprices.

Pour la quatrième fois en moins de 10 jours, ma chambre à air se dégonfle : au fur et à mesure des kilomètres et des irrégularités de la route, la crevaison s'est élargie sur plusieurs centimètres. Mes rustines ne suffisent plus et je me retrouve à demander une vielle chambre d'un vélo archaïque dans un village isolé à proximité du lac Titicaca.
Je fais route vers le site pré-inca de Tiwanaku. Ni bien conservées, ni romantiques (les travaux d'aménagement autour rendent le charme moins naturel, moins intact), la visite de ces ruines pourtant inscrites au patrimoine de l'UNESCO ont constitué une déception. Qu'importe. Ce soir, je campe sur les rives du lac Titicaca, peu avant l'orage.

Pérou (Titicaca-Cuzco)

De la pluie dans l'Empire du Soleil

Les joues se gonflent. Les pommettes se font plus saillantes. Les sourires s'élargissent et laissent place aux rires affirmés faisant apparaitre les dents manquantes ou dorées de ces hommes et de ces femmes de ce marché local dans lequel je prends mon petit déjeuner. Je viens encore de prononcer le nom de Fujimori, l'ancien dirigeant japonais du pays. Puis la conversation prend un ton plus sérieux : « Il était peut être corrompu, mais il nous a apporté la croissance après vingt années de crise. ». Je suis au Pérou, pays affichant un taux de croissance de près de 10% depuis plusieurs années maintenant (soit l'un des plus élevés du monde).
Je longe le Titicaca, le plus grand lac d'altitude du monde par une route quasiment plate (à l'exception de deux ou trois côtes). De sa rive asphaltée, les alentours du lac présentent un subtil mélange de couleurs détonantes. lorsque les caprices de la météo ne s'en mêlent pas. Car depuis près de deux semaines, rares sont les éclaircies qui jalonnent ma traversée de l'Altiplano. Peut-être est-ce là aussi la contrepartie de paysages devenant de plus en plus verdoyants. Pourtant, avec ses vues sur la cordillère Royale, l'autre rive me semble plus scénique, mais les conditions météorologiques m'interdisent ce détour en des pistes devenues boueuses. Je passe Puno, ville qui n'a d'intérêt que pour ses bateaux traditionnels, puis Juliaca, ville poussiéreuse, sale et boueuse dans laquelle le trafic s'intensifie. Pour la première fois depuis l'Argentine, je croise à nouveau des cyclo-voyageurs, dont la plupart vont à Ushuaïa (destination touristique qui ne m'a jamais intéressé). Les cyclistes ne sont pas rares sur la nouvelle « Panaméricaine », même en saison des pluies et l'on croise toutes sortes de phénomènes, dont un couple d'Allemand voyageant avec un vélo de 70 kg (Un scandale ! Comment peut-on autoriser ça ?).

Il ne me reste qu'un seul col pour atteindre Cuzco. Ses 4300 m d'altitude ne sont pas effarants lorsque le pied se situe 500 m plus bas. C'est accroché à un camion que je m'enfonce progressivement au coeur de l'ancien empire Inca à travers une vallée encaissée. La météo ne m'encourage pas à faire un détour du côté de l'Ausangate, cime enneigé à plus de 6300 m d'altitude. Ceci étant, les villages atypiques et les églises coloniales sont autant de raison de m'attarder un peu dans cette région. Au prix de plus de 150km journalier, j'arrive rapidement à Cuzco dans des conditions à peu près similaires à celles de mon arrivée sur La Paz : le trafic, la pluie, la boue.

Cuzco à l'heure péruvienne

En règle générale, je n'apprécie pas tellement les villes très touristiques. Pourtant, je dois faire une exception pour Cuzco. Car l'ancienne capitale inca est un joyau dans lequel je m'offre un court moment de répit. Mon regard se porte plus sur ces bâtisses blanches et coloniales surélevées par les soubassements d'origine Inca que sur le nombre imposant d'échoppes de souvenirs et d'agences de voyage. C'est avec entrain que je lambine sans but dans ces ruelles étroites et pavées, que j'admire ces églises dont le syncrétisme trouve son symbole le plus manifeste dans le couvent de Santo Domingo (construit sur les bases de l'ancien Temple du Soleil).
Malheureusement, je ne prends pas le temps d'effectuer une visite complète. Je tiens à poser les jalons de mon futur travail : constituer des circuits à vélo autour de Cuzco et de Lima. En compagnie de Victor, basé à Cuzco (je le serai à Lima), je fais donc le choix d'effectuer une « pré-reconnaissance » autour de la ville afin d'avoir un premier aperçu des pistes qui parcourent la région : du côté de la Vallée Sacrée, ou encore des salines de Maras, et ce malgré les conditions météorologiques variables. Les quelques éclaircies me permettent néanmoins d'admirer le potentiel de la région. La Vallée Sacrée est d'autant plus majestueuse qu'elle est verdoyante en ce mois de janvier et s'admire idéalement des contreforts de Pisac ou du plateau bucolique de Chinchero. Pas de Machu Picchu donc (on le voit tellement en photo.). Mais ça n'a aucune importance pour moi. D'une part parce que ce site ne m'intéresse pas en soi, et d'autre part parce que je reviendrai dans la région vers le mois d'avril-mai (quand le climat sera meilleur) pour effectuer probablement une reconnaissance plus complète à vélo du côté des citées perdues de Choquequirao, Vilcabamba, mais aussi près des sommets du Salcantay et de l'Ausangate.

Je termine ce voyage comme je l'ai commencé : dans un bus confortable. Sur les routes tourmentées me menant à Lima je repense à ce que je viens de traverser. Encore une fois, ce fut un voyage marquant et complet, même si je suis loin du bouleversement de mon expérience au Congo. Tout semble tellement plus proche, accessible, et facile en Amérique du Sud. Par ailleurs, rarement je n'ai été habitué à voir autant de touristes lors de mes précédents voyages (Ladakh en septembre, Kirghizistan l'année de la Révolution, régions peu touristiques ou hors saison en Turquie, Géorgie après la guerre, et je ne parle même pas du Pakistan, de l'Iran, de l'Irak, de la Syrie en hiver, et encore moins de la RDC.).
En commençant un nouveau chapitre de ma vie à Lima pour au moins quelques mois, je ne compte pas mettre fin à mes projets. Au contraire, mon nouveau travail devrait me permettre d'exprimer mes idées. Je n'en ai donc pas fini d'explorer des terres inconnues.

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